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dimanche 14 juin 2009

12 Juin, Le Fuji n'a pas voulu...

L'ascension du Mont Fuji commence toujours par la recherche d'un moyen d'accéder à la station 5. Le chemin pour le sommet est parcouru de 10 stations, les 5 premières en pleine forêt permettent en 5h de marche d'arriver du lac Kawaguchi à 830m jusqu'à la station 5 à 2300m. Les 5 dernières permettent d'atteindre le sommet à 3776 m... Chaque station comporte au moins un refuge. Ils ne sont malheureusement ouverts que pendant la période officielle, 1er juillet - 31 aout.

En dehors de cette période, tous les refuges sont fermés, et le premier bus n'arrive qu'à 11H... Un peu tard pour démarrer une course mi-rando-mi-alpi.


Un taxi à 4h du mat, trop cher. La loc d'une voiture... Pas possible sans la traduction du permis de conduire international en japonais... Il nous faudrait retourner à Paris à l'ambassade. La veille, une bonne randonnée de 7h dans les collines environnantes nous avait permis de nous mettre en jambe et d'avoir un joli panorama sur le Mont Fuji. Ca nous tentait vraiment d'essayer d'aller au sommet. Nous n'allions pas nous arrêter pour si peu.

Nous avons donc été réduit à l'option bus... 11h du mat, c'est l'heure à laquelle on devrait atteindre le sommet, pas démarrer les 5h d'ascension... Enfin bref. Un couple d'américain nous prête des crampons car le sommet est encore fortement enneigé (les nôtres, achetés pour le Népal mais jamais sortis du sac, ont été renvoyés en France 4 jours avant...l'investissement du siècle !!!).

A 10h40, après 1H de bus, nous sommes a la station 5 : un truc à touristes, avec hôtels, magasins souvenir, restaurants et parking. On entame la marche par une descente... Pas pour longtemps, on monte rapidement à travers les barres en béton des pare-avalanche... Super le paysage, on se croirait en rando à Tignes.

On récupère Thomas, un américain rencontré à la Guest House. La marche n'est pas aisée sur ce terrain volcanique. La pente est importante et nous glissons. Trois pas en avant, un pas en arrière...

Nous croisons un skieur qui vient de redescendre du sommet. Ski sur le dos, il est en basket, mais il est monté à ski ce matin. A la pause déjeuner, vers 2700m, à la station 7, nous croisons un second skieur... On doit vraiment être à Tignes.

A 3000m, nous marchons de plus en plus sur la neige. Thomas fait demi tour quand nous chaussons les crampons. Il est en basket et ne veut pas risquer la chute.

Comme on a pas de moyens de transports pour le retour, on pense camper quelque part sur le Mont Fuji, on est un peu trop chargé (tente, matelas, bouffe, sac de couchage, eau,...). Encore un skieur, en telemark cette fois. Il descend si facilement. Nous marchons doucement car malgré les crampons, on s'enfonce souvent dans la neige jusqu'au dessus du genou. C'est ça de démarrer une rando à 11H, comme dirait Josiane..."la neige est trop molle".



Nous suivons les quelques traces laissées par d'autres marcheurs. Mais elles tirent "dré dans l'pentu"... La pente fait bien 30°-35°, alors on zigue-zague, mais nous n'avançons pas vite. 250m par heure grand max (d'altitude, on va pas vite d'accord, mais c'est en altitude, pas en distance). A 15h passé, il nous reste encore plus de 500m à faire, et 1500m en descente. On en ch... dans la neige.

Le vent forci, le temps se couvre. Comme il vient de l'autre coté du Mt Fuji, on ne voit pas ce qui se prépare... La météo japonaise est aussi forte que la française pour prévoir le temps. Ça devait être grand beau et pas de vent.

On se concerte vite fait, et on décide à faire demi-tour. Le vent nous déséquilibre en permanence dans la pente.

A 17h, on est sur le parking de la station 5. Ayant discuté une partie de la descente avec un sympathique japonais, il nous propose de nous ramener à notre guest house. On saute sur l'occasion. Au moins ce soir, nous pourrons ruminer notre échec devant une bonne bière et passer une bonne nuit dans notre lit.

... On est venu, on l'a vu, mais on ne l'a pas vaincu...

1 commentaire:

tom a dit…

C'est une bien belle montagne, elle me rappelle le kilimandjaro, seule, isolée, majestueuse !

partie remise ;-)
bises