La météo à El Chalten, c’est un peu comme une réponse de Normand.. “P’ête ben que oui, p’ête ben que non” il fera beau… Du coup, las d’attendre le grand beau, nous préparons à la hâte notre sac et décidons de partir randonner sur plusieurs jours pour faire le tour du Fitz Roy…
Tour ambitieux, nous voulons monter jusqu’à un refuge privé en fond de vallée, puis le lendemain monter jusqu’à un mirador, le Cerro Electrico, qui nous permettra d’observer le Cerro Torre, le Fitz Roy, ses satellites ainsi que le Campo de Hielo Sur, cette immense langue glacière de plusieurs centaines de km de long dont le Perito Moreno n’est qu’un des appendices (un appendice de 14 km de long sur 3 km de large quand même).
Très vite nous sommes face au Fitz Roy. Il est pris dans les nuages.
On ne voit que les aiguilles qui portent le nom des aviateurs de l’aéropostale, Mermoz, Guillaumet, St Ex, ou la superbe aiguille Poincenot, du nom de cet alpiniste français décédé pendant la première ascension du Fitz Roy menée par Lionel Terray en 1952.
Le temps est toujours correct, nous poursuivons vers le campement Poincenot (enfin, il neige sous un grand soleil…). De là, nous obliquons vers notre fameux refuge privé. Encore 5h de marche. Le temps se dégrade, le vent souffle en rafale et la neige tombe de plus en plus… La vallée se ferme. Juste le temps pour nous d’admirer le glacier de Piedra Blanca.
Rapide concertation, le camping du refuge privé est en pleine moraine, pas d’abri pour la tente. On fait demi tour, et en moins d’une heure, on est de retour au camping Poincenot. On y retrouve d’ailleurs tous les randonneurs qui comme nous, envisageaient d’aller camper plus haut. Le mauvais temps forcit mais au final, le camping installé en pleine forêt nous protège bien. Nous passons la soirée à discuter avec tous les français (et il y en a !!!) du camp… Il fait un froid de canard…
Comme nous maîtrisons bien notre réchaud, une bonne soupe vite prête, un verre de vin (on a laissé le jus d’orange à l’auberge, mais on a pas pu se résoudre à y laisser le vin ;o))), et une partie de Uno plus tard, on se couche dans nos duvets chauds, prêts à affronter la nuit.
Toute la nuit la neige tombe et le vent souffle très fort en rafales. Au petit matin, le Fitz Roy est toujours dans les nuages. On monte quand même vers la laguna de Los Tres, au pied du Fitz Roy. On monte dans la neige et le vent. On ne voit rien.
Quand on arrive au bord de la lagune, le vent est tel qu’il nous faut nous abriter derrière les gros rochers. Mais le vent chasse aussi les nuages et le Fitz Roy se découvre un peu.
Le temps de faire quelques photos (quelques), d’admirer le paysage, nous prenons déjà le chemin du camp. Encore une soupe bien chaude, encore des discussions avec des randonneurs français. A 14h, nous sommes sur le chemin de El Chalten.
A quelques encablures du village, se retournant une dernière fois, on voit enfin le sommet. Le Fitz Roy, El Chalten (la montagne qui fume) de son nom en langue locale, se montre enfin. Un peu tard cependant.
Il a fait sa Star durant 3 jours et s’est peu découvert mais il est vraiment impressionnant…
Nous passons la soirée bien à l’abri dans une auberge fréquentée par de nombreux français à se raconter voyages et histoires de montagne autour un bon(s) verre(s) de vin.
Demain nous prenons la route d’El Calafate, puis dès le lendemain de Puerto Natales au Chili… Prochaine étape, le parc national Torres del Paine pour 5 à 8 jours de rando.