Réveil vers 5h15. De toute façon en altitude, le sommeil n'est pas de bonne qualité. Il fait grand beau, une tempête de ciel bleu, mais il fait un froid glacial. Finalement la tempête de neige n'a pas posé beaucoup de neige.
Kaji presse les préparatifs. Les porteurs, bien qu'expérimentés et résistants (tous de l'ethnie Sherpa), ne sont pas super bien équipés pour ce type de conditions. Autant marcher rapidement pour se réchauffer (autant les porteurs marchent tranquillou en dessous de 3000m, autant à 5000m, ils nous ont mis une grosse mine).
Nous traversons donc le camp de base encore endormi, et au lieu de partir à l'ouest vers la route du Camp 1, nous filons vers l'est, au pied du Mont Tuckuche (6920m), pour entamer la montée vers le French Pass.
Très vite le touriste allemand qui faisait route avec nous rebrousse chemin. Il n'ira pas plus loin. Deuxième échec en 6 mois après son demi tour en septembre dernier du fait d'importantes chutes de neige.
Nous entamons l'ascension d'une grosse colline raide, pleine de glace et de caillasse. L'altitude du Mont Blanc est vite dépassée, puis c'est la barrière symbolique des 5000m qui est franchie. Kaji se marre, mais a quand même du mal à concevoir, qu'il n'y ait rien au dessus de 4807m en Europe de l'ouest... Pour les Sherpas, la limite portage/expé tourne vers les 6000m, ce qui signifie qu'en dessous de 6000m, chaque porteur porte encore 35kg à 40kg. Au dessus, la charge est limitée à 15kg.
Notre marche se fait pénible, très lente. 15, 20 pas, une pause, le souffle court (sauf pour Kaji qui gambade et les porteurs qu'on ne voit même plus). L'objectif se limite à la pierre suivante. Nous ne prenons presque plus d'altitude. Le col se trouve au loin, trop loin.
Enfin nous y sommes, à 5360m. Fatigués, après 6h de marche. Encore 2h nous annonce Kaji pour rejoindre le camp de la Vallée cachée. Petite photo, tour d'horizon. Nous entamons la descente. Celle ci se fait d'un pas plus rapide. Vers 15h, nous sommes au camp de la Vallée Cachée (appelée comme ça par l'alpiniste français Marcel Ischac, en 1950, lors de l'expé victorieuse de l'Annapurna. Re-lisez « Annapurna, premier 8000 » d'Herzog.
Donc camp à 5120m, avec un solide mal de crâne pour moi (dont 2 Diamox et une bonne sieste auront raison) et une bonne forme pour Mag. Pour une fois le temps se maintient, et nous pouvons profiter d'un beau couché de soleil sur le Dhaula et même faire quelques photos de nuit, malgré le froid mordant et le vent qui ne cesse depuis plusieurs jours.
Après une pizza maison accompagnée de spaghettis (et oui nous avons mangé comme des ogres durant ce trek et nos kilos de l'hiver n'ont pas disparu !!!), nuit pas trop pourrie, le truc du thermos d'eau chaude en guise de bouillotte est vraiment génial.
Troisième jour sans toilette, fait trop froid. Vivement les îles Fidji...
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